Paravents figurant l’arrivée de marchands portugais au Japon

vers 1625

En 1543, des marchands portugais débarquent au Japon et choisissent bientôt le port de Nagasaki comme base commerciale. Leur intérêt pour l’archipel n’est pas seulement lié à l’importation de biens rares mais aussi à leur rôle de médiateurs entre les puissances régionales – la Chine, l’Inde – et les Espagnols aux Philippines. La rencontre économique et culturelle entre ces mondes a donné vie à des objets hybrides qui ont pris au Japon le nom de namban de namban-jin, « barbares du Sud », un terme méprisant par lequel les populations locales désignaient les Occidentaux. Les premiers de ces paravents namban, produits dans des ateliers de Kyoto, datent du début du XVIIe siècle et deviennent des objets à la mode en raison de l’exotisme des étrangers représentés. Le débarquement dans l’archipel de ces Occidentaux à la barbe et à l’accoutrement étrange a en effet profondément marqué les esprits et ces paravents peints deviennent des symboles de statut typiques de l’élite commerciale des villes portuaires. Ces deux exemplaires sont composés avec soin et présentent de façon claire et vivante deux scènes : sur une terre étrangère imaginaire, peut-être la Chine, un bateau est en cours de chargement près d’une jetée ; dans le port de Nagasaki, sur la côte ouest de Kyushu, la plus méridionale des quatre îles principales de l’archipel, un navire décharge sa cargaison.